Projet de mise en place d’un outil d’évaluation de l’exposition à la prédation créé avec la participation des professionnels de l’élevage : déclinaison dans différents contextes de présence du Loup gris Canis lupus

L'expérimentation après l’étude pilote

L’expérimentation comporte deux éléments principaux : un outil d’étude de l’exposition à la prédation (le CERP), et une enquête sociale basée sur un questionnaire afin de tester l’efficacité de cet outil (l’enquête).

  • Le CERP est un outil transdisciplinaire évolutif ayant fait appel à l’expertise du monde académique (experts en écologie et en sciences sociales) et du monde agricole (éleveurs ovins contactés par le GMHL). L’enquête, quant à elle, sera élaborée par des chercheurs interdisciplinaires en écologie et sciences sociales.
  • L’enquête implique des éleveur-euses ovins professionnel-les volontaires contacté-es par les différents partenaires associatifs portant ce projet, et dont certains ont déjà contribué à l’élaboration du prototype de l’outil.
  • L’objectif général de ce projet est d’entreprendre une étude homogène sur différents territoires touchés ou non par la prédation par le Loup gris afin d'identifier spécifiquement les facteurs d’exposition des exploitations agricoles, en particulier ovines à la prédation pour mieux accompagner les éleveurs dans leurs choix de stratégies anti-prédatrices à différentes échelles locales.

    Cette étude vise, en particulier, à développer un outil d’évaluation de ces facteurs d’exposition en collaboration avec les différents acteurs impliqués dans la coexistence humain-loup, et notamment le monde de l’élevage.

    Notre hypothèse générale de travail est que l’anticipation, le partage des connaissances et des pratiques vertueuses pour estimer l’exposition à la prédation permet d’améliorer la résilience et la résistance socio-économique des exploitations. Cette étude porte donc à la foi sur le développement de l’outil co-construit et sur le diagnostic d’exposition à la prédation à des échelles locales. En plus de renforcer le lien entre les différents acteurs territoriaux, l’utilisation de notre méthode permettra de mieux cibler les besoins des exploitations et ainsi d’augmenter l’efficacité des mesures de prévention mises en œuvre. L’étude vise à répondre à une question de recherche générale : “L’appropriation d’un outil de mesure du risque d'exposition à la prédation favorise-t-elle l’évolution des pratiques chez les éleveurs ovins et l’atténuation des conflits humain-prédateur ?” , et plus spécifiquement à quatre questions de recherche avec chacune une série d’hypothèses détaillées ci-dessous :

    Figure conceptuelle présentant les différentes étapes de l’expérimentation, ainsi que les hypothèses générales. L’expérimentation comprend deux phases d’enquête, respectivement pré- et post-intervention, intervention matérialisée par la mise en place de l’outil d’étude de l’exposition à la prédation. Les questionnaires (Q) portent sur les attributs sociologiques et géographiques des éleveurs, et l’étude de l’exposition à la prédation (E) repose sur une application en ligne que les éleveurs remplissent à différents intervalles de temps (T). Aux différentes questions de recherche (R) sont associées plusieurs hypothèses et analyses possibles présentées dans les quatre cadres au bas de la figure.

    • Question de Recherche 1 (R1) : Quels sont les facteurs d’exposition à la prédation les plus importants dans les différents contextes d’étude, et quels sont leurs déterminants sociologiques et géographiques ?
    • Question de Recherche 2 (R2) : Quelle est l’évolution des facteurs d’exposition dans le temps, au cours de l’utilisation de l’outil de l’outil co-construit ?
    • Question de Recherche 3 (R3) : La co-construction et l’utilisation de l’outil permettent-elles d’améliorer la confiance entre acteurs et la coexistence avec le loup ?
    • Question de Recherche 4 (R4) : L’utilisation de l’outil co-construit a-t-elle permis un partage d’expérience “horizontal” entre éleveurs, et a-t-elle abouti à la mise en place de solutions coordonnées pérennes pour diminuer l’exposition à la prédation ?

    Deux interventions seront réalisées auprès des éleveur-euses : une la première année (2022) et une la seconde (2023). Le temps d’intervention est estimé à 60 minutes et divisée en trois parties principales :

    • Introduction du contexte de l'étude et des objectifs
    • Temps de réponse à l'enquête sociale et au CERP
    • Réponse aux questions, accompagnement, retour critique
    • Notre méthode conjugue savoirs empiriques et scientifiques ! Basés sur l’outil pilote du GMHL, les retours d’expériences nous permettront d’ajuster le CERP et développer un algorithme pertinent !

      à savoir

      ➔ Les éleveur-euses ayant participé à l'étude se verront remettre un identifiant et un mot de passe leur permettant d'accéder à leur évaluation et la refaire. Ils auront également accès au détail de tous les facteurs utilisés et leur signification.

      ➔ Les éleveur-euses ayant participé à l'étude pourront continuer de s’autoévaluer et échanger avec les porteurs de projet même après leur rencontre et la fin de l’étude.

      ➔ L'accès au site et au forum sont tributaires de la participation à l'étude, ils garantissent à la fois l'anonymat de l'utilisateur-ice et la sérénité des échanges. Les personnes ayant des identifiants peuvent choisir de lever leur anonymat pour les échanges ou de le conserver.

      ➔ Les données récoltées sont anonymisées et envoyées à l'Institut Senckenberg pour les analyses statistiques. Le traitement statistique des données sera adapté à chaque question de recherche. La méthode de traitement des données sera révélée après la présente étude pour des raisons de propriété intellectuelle.